Shâh Khoshin, grand mystique du XIᵉ siècle qui vécut dans le Lorestan iranien, fit du tanbur l’instrument par excellence de l’expression de l’amour spirituel. Il est dit de lui qu’il avait réuni de nombreux musiciens et que les concerts mystiques qu’ils donnaient atteignaient une force et une splendeur extraordinaires.Ce morceau se présente sous la forme d’un récitatif libre, tout en s’appuyant sur une trame rythmique forte. Le toucher délicat d’Ostad et la douceur qui s’en dégage produisent d’abord une ambiance intimiste propice au recueillement. Le rythme se fait ensuite plus marqué, les ornementations plus nombreuses, l’expression s’intensifie, les harmonies deviennent plus inhabituelles. Dans un registre grave, Ostad Elahi chante ces vers:<blockquote>Dardam az dûst, imânam az dûst, Ali Khoshin batcha nâni âzâdeh darvish Khoshin batcha nâni âzâdeh darvish Hezârân tir-e bâteni yâ dûst dârim dar tarkish Har kas az kâr-e shâh Khoshin shak âvarad pish Palangâzi khorad sâfi nabûdish</blockquote><blockquote>La source de ma douleur : l’Aimé L’objet de ma foi : l’Aimé Khoshin est pur comme l’enfant et libre comme le derviche (bis) Nous avons dans notre carquois mille flèches mystiques Quiconque doute de ce qu’est Shâh Khoshin Shâh Khoshin, tel un tigre, le frappera de sorte qu’il ne se redresse pas </blockquote>Puis dans la deuxième partie:<blockquote>Seyyed-e sarvar, Khoshin batcha nâni Seyyed-e sarvar, Khoshin batcha nâni, seyyed-e sarvar Din-e pâk mâ dârim mazhab-e Jafar</blockquote><blockquote>Seigneur et maître, Shâh Khoshin est semblable à un enfant (bis) Nous sommes de la pure religion de Ja’far.1</blockquote><ol class="number"><li value=1>Le sixième Imam de la tradition imamite duodécimaine.</li></ol>

Shâh Khoshini

Bâbâ Faqi fut l’un des compagnons de Shâh Khoshin. Cette pièce qui porte son nom est une supplique où la voix et l’instrument atteignent un degré de dépouillement extrême : peu de notes (la, si, do, ré, puis sib) avec le contre-chant sur la corde grave, un rythme lent, sans dynamique apparente. Le poème que chante Ostad évoque plusieurs mystiques qui ont laissé leur vie dans la voie de l’amour divin. Mansûr Hallâj (m. en 922), martyr célèbre en Orient, fut mis à mort pour avoir déclaré dans l’extase de l’union mystique: “Je suis le Vrai” (Vrai, haqq, étant l’un des noms de Dieu). Une autre figure citée dans le poème, Nasimi, fut écorché vif pour avoir voulu révéler aux profanes les mystères de la vie et de la mort. Un sort semblable fut réservé à Tork-e sar boriyâ, le “Turc à la tête tranchée”, et à Zacharie.<blockquote>Dardam az dûst, darmânam az Dûst Kofram az khod, imânam az Dûst Gar tchon Nasimi bekanandam pûst, dast bar nadâram ze dâman-e Dûst</blockquote><blockquote>Dardam az Haqq, darmânam az Haqq Kofram az khod,imânam az Haqq Gar tchon Zakariyyâ marâ konand shaq, dast bar nadâram ze dâman-e Haqq</blockquote><blockquote>[Dardam az Yâr, darmânam az Yâr Kofram az khod, imânam az Yâr] [Gar tchon Mansûr vâr marâ keshand dâr, dast barnadâram ze dâman-e Yâr]1</blockquote><blockquote>Dardam az Heydar, darmânam az Heydar Kofram az khod, imânam az Heydar Gar tchon Tork-e sar boriyâ beborânam sar, dast barnadâram ze dâman-e Heydar </blockquote><blockquote>La source de mon mal, c’est l’Aimé Et mon remède, c’est l’Aimé La source de mon incroyance, c’est moi-même Et la source de ma foi, c’est l’Aimé Si comme Nasimi on m’écorche vif, Je ne renoncerai pas à l’Aimé, non, je ne renoncerai pas.</blockquote><blockquote>La source de mon mal, c’est le Vrai Et mon remède, c’est le Vrai La source de mon incroyance, c’est moi-même Et la source de ma foi, c’est le Vrai Si comme Zacharie on me scie en deux Je ne renoncerai pas au Vrai, non, je ne renoncerai pas.</blockquote><blockquote>La source de mon mal, c’est l’Ami Et mon remède, c’est l’Ami La source de mon incroyance, c’est moi-même Et la source de ma foi, c’est l’Ami [Si comme Mansûr, on me pend au gibet, Je ne renoncerai pas à l’Ami, non, je ne renoncerai pas.]</blockquote><blockquote>La source de mon mal, c’est Heydar2 Et mon remède, c’est Heydar La source de mon incroyance, c’est moi-même Et la source de ma foi, c’est Heydar Si comme Tork-e sar boriyâ on me tranche la tête, Je ne renoncerai pas à Heydar, non, je ne renoncerai pas.</blockquote><ol class="number"><li value=1>Les deux vers entre crochets ne sont pas chantés par Ostad Elahi dans cette version.</li><li value=2>Signifie “le lion”. C’est l’un des noms de Ali, considéré comme un saint de très haut rang dans la mystique musulmane. Dans ce contexte, Heydar évoque également le reflet de la divinité.</li></ol>

Bâbâ Faqi

Ce morceau porte le nom d’un saint qui vécut avant Shâh Khoshin. Ses intervalles majeurs lui confèrent des accents doux et clairs qui apportent un certain apaisement après les expressions poignantes de la pièce précédente. On notera qu’au milieu du morceau, Ostad accorde le tanbur sans interrompre son jeu. La voix chante d’abord la présence du Bien-Aimé divin: “Shâdi kan ey shâdi” “Joie! O mon âme réjouis-toi! [Le Seigneur s’est manifesté].” Puis elle met en garde ceux qui se refusent à percevoir cette présence: “Fekr-e aw ruw kan, niyan jây hâshâ. Tchâwy emrû nawinû, key mawinû fardâ.” “Pense à ce jour où il sera impossible de nier. L’œil qui aujourd’hui ne peut voir, crois-tu qu’il pourra voir demain?”

Bâbâ Sarhangi

Ce très court passage empreint de majesté est dédié à Bâbâ Nâ’us (Nâvus), qui vécut environ un siècle après Shâh Khoshin.

Bâbâ Nâûsi (Nâvûsi)

Cette suite, Ostad Elahi l’a jouée souvent, mais jamais deux fois de la même manière.1 Chaque rythme, chaque mélodie, chaque enchaînement évoque les rites, les mouvements, les étapes d’une haute cérémonie mystique : les préparatifs d’accueil puis les démonstrations de bienvenue qui accompagnent la venue tant attendue du Roi spirituel. Quelques images surgissent : l’attente des hôtes, des courses de cavaliers, la liesse. La fête spirituelle se termine par deux chants adressés à l’Essence divine.<blockquote>Âmân sad âmân Ali wa âmâna kû Ya das[t]-e mena / Ali wa dâmân-e to</blockquote><blockquote>Viens nous en aide toujours et toujours ô ‘Ali Viens en aide à l’âme de tes amis</blockquote>Humblement, nous nous remettons entre tes mains, ô ‘Ali.<blockquote>Va fedây manzelgât Ali Pây sheykhânet bâm Nazr-e tchâwakey Ali Jâm jahânet bâm Dinem dina, shâm Khoshina Shâd bây [ke] shâdem kardani Va pây Shender Kûh Ali feyzem dâdani </blockquote><blockquote>Puissé-je laisser ma vie au seuil de Ta demeure, ô ‘Ali, qui est à Sheykhân.2 Je donnerais ma vie pour Tes yeux, ô ‘Ali, reflets de tout l’univers. Ma religion est la Religion, mon Roi spirituel est Shâh Khoshin. Sois comblé de joie, Toi qui m’as comblé de joie; Au pied du Mont Shender,3 ô ‘Ali, Tu m’as donné la grâce.</blockquote><ol class="number"><li value=1>Voir le CD « The Celestial Music of Ostad Elahi », Le Chant du Monde/Harmonia Mundi, 1996.</li><li value=2>Tombeau de Soltân Eshâq, un grand saint du XVe siècle. Ostad Elahi y faisait souvent un pèlerinage.</li><li value=3>Le mont Shender est situé près du sanctuaire de Soltân Eshâq.</li></ol>

Improvisations dans la suite de Jelo Shâhi

Oraison mystique

Tanbur

Vocal

Quarte (Sheykh Amiri)

Wa âmâna kû

Ali Âmân Yâ Ali

Âmân Sad Âmân

Dam Dam-e Isâ Ruhollâh Nâman

Donia fâniyan

Dowre yârâna

Dus Bejan Bejan Barza Meli

Ey Darvish Darvish

Haqq Haqq-e Hû Hû

Haqq Sefid Pushân

Har Va aw Soltân

Hey Dâwed (lent)

Hey Dâwed (plus rapide)

Hey Dâwed (rapide)

Jam Neyân

Papû Soleymâni 

Sâheb tûl-e zar Dâwed

Shâh Nematollâh valiyan Haqq 

Shâm âmâ

Shirina Leylâ

Shoq-e Shâdimân

Soltân Sahâki

Soltân sar Jam

Soltân-e Mardân

Wa Fedây Manzelgât

Wa Nokht-e Kalâm Didadâr-e Shun

Wâlâ Witâna

Yâ Soltân, Âmân Agarem Dây

Yâr Didagâni Benyâmin Pira

Yârân Wa Bâten Ye Dang-i Mayû 

Zât-e Yâr Dâwed Hâzeran Wa Jam

Dans sa forme de base, cette mélodie remonte à Sheykh Amir, un mystique kurde du XVIIIᵉ siècle. A la suite d’un éveil spirituel soudain ce berger illetré composa de nombreux poèmes riches en enseignements et en images symboliques. Sheykh Amir jouait du tanbur de façon simple mais captivante. Il composa cette mélodie qui, après lui, se répandit et fut souvent chantée afin d’ouvrir le cœur à la communication avec son Créateur. Le terme « Sheykh Amiri » est devenu un terme générique décrivant un mode dans lequel de nombreuses mélodies ont été composées. Chacune de ces mélodies est appelée « Sheykh Amiri », suivie du nom du compositeur ou de l'arrangeur, ou du nom de la région où elle est jouée. Il existe dix-sept variations de cette mélodie, de la plus simple, celle de Sheykh Amir lui-même, à la plus élaborée, celle d'Ostad Elahi. La mélodie tourne autour d'une mystérieuse gamme de tons et de demi-tons alternés, créant un contrepoint dissonant avec les cordes graves. Le flux et le reflux de la mélodie produite par l'instrument sont semblables aux vagues qui meurent sur le rivage, l'une après l'autre, convergeant vers la note finale où toutes les dissonances sont résolues et où toutes les tensions s'évanouissent. Cette mélodie, l'une des plus émouvantes du répertoire d'Ostad Elahi, rappelle à l'âme son origine, la réveille et met au jour des souvenirs profondément enfouis, provoquant un sentiment de nostalgie pour sa demeure originelle. Le motif mélodique est souvent accompagné de versets psalmodiés de Sheykh Amir, sous la forme d'un dialogue intime, dont le dernier verset s'adresse au Créateur:<blockquote>Delay gonâhkâr, delay zabûnbakht, cha azal gonâhkâr Ar cha rûy azal mowyâi borda-bâr, pey chish makafti, dûr tcha qâpi yâr Sobh-o shâm sajdat âw bashar maward, salwâtet wa din hazerât makard  Weyarday sâlân ablay nâshenâkht, majnun-e kam fâm nâbinây kajbakht Awan sang-e sakht dây wa didey weyt, yak yak namâyân gesht âmâ nareyt Ozr-e mazûrit wa ki nakishâ, cha [wa] bordabâri pishat na ishâ To narây khedmat darset kam wânâ, târiki pây sham wa to namânâ  Marham cha qâpi yâr-e mâyadâr, bebakhshû gonâh kalb-e gonâhkâr </blockquote><blockquote>Ô cœur de pécheur, ô combien faible et démuni pécheur depuis l'aube de la création si seulement à l’origine, tu avais fait preuve de plus de patience ! comme tu as manqué de respect et de patience qu'as-tu fait pour t'éloigner de la demeure divine ? du matin au soir tu t'es prosterné devant les hommes et tu as adoré leurs idoles Après tant d'années, tu ne comprends toujours pas toi qui es noyé dans l'ignorance ô créature dénuée esprit, aveugle et misérable Tout cela pour que cette lourde pierre te frappe les yeux Tu as subi, l'une après l'autre, les conséquences [de tes fautes] Y-a-t-il quelqu’un devant qui tu ne t'es pas humilié ? la souffrance que tu as subie a atteint les profondeurs de ton être sur le chemin, tu n'as pas su tirer suffisamment de leçons Au lieu de quoi tu es devenu l'ombre au pied de la bougie le remède à ma douleur, je dois le demander au Sage suprême : Auras-tu pitié et absoudras-tu cet humble serviteur de ses péchés.</blockquote>Ostad Elahi, jouait exclusivement en présence de sa famille et de ses amis proches. Comme nous pouvons l'entendre sur cet enregistrement, à la fin de la pièce, il rappelle la date en indiquant qu'il s'agit de la nuit précédant le dimanche 21 mars 1965, qui marquait le début de Nowruz, le nouvel an persan. Il indique qu’il espère que cette pièce a permis d'attirer l'attention de ses auditeurs sur le royaume de la vérité.

Sheykh Amiri d’Ostad Elahi

a. Sheykh Amiri d’Ostad Elahi (rappel)b. Sheykh Amiri de Hâdj NematLe thème de cette mélodie a été inspiré par Hâdj Nemat, père d’Ostad Elahi. Celui-ci l’a enrichie de telle sorte qu’elle fait partie à présent des joyaux du répertoire du tanbur.

Suite Sheykh Amiri

a. “Wa fadâi manzelgât ”“Puissé-je laisser ma vie au seuil de Ta demeure !”Un été, Ostad Elahi faisait un jeûne ascétique depuis près de 40 jours à Sheykhân, dans la montagne, lorsqu’un derviche qui se trouvait à proximité fut soudain touché par un état de grâce et se mit à implorer son Seigneur. Bouleversé par l’amour spirituel qui se dégageait de cette invocation, Ostad eut l’inspiration de cette prière et de cette mélodie:<blockquote>Wa fadâi manzelgât Ali Pây sheykhânet bâm Nazr-e tchâwakey Ali Jâm jahânet bâm Dinem dina, shâm Khoshina Shâd bây (ke) shâdem kardani Wa pây Shender Kû Ali feyzem dâdani</blockquote><blockquote>“Puissé-je laisser ma vie au seuil de Ta demeure, ô ’Ali, qui est à Sheykhân.”1 “Je donnerais ma vie pour Tes yeux, ô ‘Ali, reflets de tout l’univers.” “Ma religion est la Religion, mon roi spirituel est Shâh Khoshin.” “Sois comblé de joie, Toi qui m’as comblé de joie ;” “Au pied du Mont Shender,2 ô ‘Ali, Tu m’as donné la grâce. </blockquote>Ostad Elahi disait : “La vraie prière, c’est louer Dieu, L’adorer, L’implorer et se soumettre à Sa volonté. Peu importent alors les mots qu’on utilise, les noms qu’on Lui donne et la manière dont on L’invoque.”La mélodie commence par un rythme typiquement kurde composé de trois notes, que l'on peut interpréter comme 2 x 5 temps (3 2 2 3). L'architecture musicale devient ensuite de plus en plus complexe, à mesure que d'autres thèmes entrent en jeu, se font écho, interagissent, se fondent et donnent naissance à une mélodie entièrement nouvelle. L'interprète joue avec les éléments et les réarrange constamment, mais l'impression générale est celle d'une profonde unité.b. Improvisations sur TchapiTchapi (« pas alternés ») est un air de danse kurde dans laquelle les pas sont alternativement en avant et en arrière. Le thème de Tchapi émerge de manière naturelle à partir des développements de la mélodie précédente, alternant avec d'autres airs sur des tempos plus lents et d'autres motifs réapparaissant tout au long de l'improvisation. La transition d'un rythme plus lent à un rythme plus rapide est ravivée et menée vers son apogée par des passages de grande virtuosité, consistant en une progression d'accords dans le registre aigu.La fin du morceau est un retour au rythme initial. Cet air évoque la façon particulière qu’a chacun de dialoguer avec Dieu, et qui pour certains s’exprime à travers la danse. Comme le dit Ostad, « chaque individu établit une sorte d’entretien intime avec son Dieu, selon son propre état…. »<ol class="number"><li value=1>Tombeau de Soltân Eshâq, un grand saint du XVe siècle. Ostad Elahi y faisait souvent un pèlerinage.</li><li value=2>Le mont Shender est situé près du sanctuaire de Soltân Eshâq.</li></ol>

Hymnes et danses mystiques

a. Shâh Hoseyni (air de Shâh Hoseyn)L’origine de cet air est inconnue. Les premières notes sont un appel avec un contre-chant dans les sons graves. Parfois l’interprète s’attarde sur une note ou deux, ou bien prolonge le même rythme, comme pour insister dans sa demande. Puis une harmonie très étrange apparaît : le lien s’est établi. Dès lors, on évolue dans des paysages sonores merveilleux dans un registre plus aigu. Après un retour au thème initial, un passage polyphonique se joue cette fois dans le registre grave mais sur un thème plus joyeux. b. Bâlâ dastân (registre grave du manche)Comme son nom l’indique, cet air traditionnel se déroule habituellement dans le registre grave mais Ostad Elahi le développe sur la totalité du tanbur.c. Zir-e dastân (registre aigu du manche)Cette pièce évoque un jeu de questions et réponses entre les registres aigu (zir) et grave (bâlâ) correspondant respectivement aux sept premières frettes du tanbur et aux sept suivantes. Le mode est gai et ressemble au mode majeur. Certains passages donnent l’impression que plusieurs tanburs jouent en même temps.d. Do bâlâBâlâ (haut) évoque une région de la gamme. Certains pensent que cet air peut également être celui d’une danse dans laquelle on étend les bras comme deux (do) ailes (bâl).e. Karim Khâni (air de Karim Khân)L’enthousiasme ne faiblit pas, puis un changement de rythme conduit à un apaisement progressif.f. Chûpâni (air du berger)L’ambiance est devenue plus sereine. La mélodie est déclamée sur l’instrument, il n’y a plus que quelques rappels de l’agitation passée, comme un frémissement intérieur.g. Bâria Bâria (Cour royale)Le titre de cette pièce évoque la cour du Seigneur, le seuil divin. Il s’agit à l’origine d’un chant qui fut ensuite transmis sans ses paroles par un musicien. Ce titre se rapporte également à un chapitre des textes sacrés kurdes (XVe siècle, tradition Ahl-e Haqq) dans lequel un des sept compagnons de Soltân Eshâq découvre son essence divine et se rappelle ses manifestations successives au cours de l’histoire sainte.Le thème chromatique est à la fois étrange et fort. Les intervalles (formés avec la voix grave), ainsi que le rythme, lui confèrent une grande noblesse.

Shâh Hoseyni (1ère partie)

Dialogue avec l’Aimé

Ostad Elahi

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